Muse est trio britanique originaire de Teignmouth dans le Devon. Le groupe est composé de Matthew Bellamy (chant, guitare, claviers), Chris Wolstenholme (basse) et Dominic Howard (batterie).
Muse attire les foules. L’extraordinaire engouement que porte le public Français au groupe venu d’Outre-Manche a propulsé les 3 opus du trio en tête des charts. Trop souvent comparé à Radiohead, Nirvana ou encore Jeff Buckley, le groupe a su se détacher de son image, tracer sa route et conquérir son propre public. Chronique d’une réussite annoncée depuis leurs tout débuts…
La rencontre des trois acolytes, comme beaucoup d’autres références du rock, s’est faite à l’école qu’ils fréquentaient , alors que rien, au départ, ne les prédisposait à la musique, à l’exception du chanteur-guitariste Matthew Bellamy qui venait d’un famille possédant une grande culture musicale. Cette rencontre formera l’un des groupes les plus prometteurs du rock Anglais actuel.
*La naissance de Muse:
Jusqu’à l’âge de dix-huit ou dix-neuf ans - ils ne pensaient pas encore à en faire leur carrière - jouer était pour eux le meilleur moyen de lutter contre l’ennui. Mais quand vint la fin du lycée, en 1998, et le dur choix de l’orientation, aller à l’université comme tout le monde ne les tentait guère. C’est ainsi que Matthew a convaincu ses deux amis de continuer les répétitions, les concerts (mais d’arrêter les reprises) et de se contenter de petits boulots : Matthew fut peintre décorateur et Chris travailla dans un magasin de guitares.
Il fallait alors trouver un nom définitif pour le groupe. C’est « Muse » qui est retenu en raison des 3 filles avec qui traînait Matthew au lycée. Elles avaient l’habitude de se réunir afin de s’essayer à la magie noire et Matthew les accompagnait à la guitare. Ce n’est pas un hasard si Matt se prit d’amitié pour ces filles. En effet, un soir, lorsqu’il avait neuf ans, il descendit au rez-de-chaussée de leur maison et découvrit ses parents et son frère autour d’une planche Ouija. Sa mère, au lieu de le renvoyer se coucher, l’invita à venir s’asseoir avec eux. Elle lui expliqua ce qu’ils étaient exactement en train de faire, le rassura, lui affirma qu’il n’avait aucune raison d’avoir peur. Matt, assez fier d’avoir pénétré le monde des adultes et d’avoir obtenu la confiance des ses parents, suivait sans crainte leur exemple : « j’allais à l’école et racontais à des gamins de 10 ans ce que je faisais, ils trouvaient ça effrayant et j’étais assez impressionné de faire quelque chose qui faisait peur aux autres et pas à moi ».
Alors qu’ils se produisaient de moins en moins en concerts, ils furent remarqués par Dennis Smith, propriétaire des studios « Sawmills », situés en Cornouailles, et uniquement accessibles par bateau. Il leur proposa, en 1997, deux jours d’enregistrement qu’il rembourserait si le groupe obtenait un contrat. C’est alors qu’ils enregistrent leurs deux EP. Dennis avait déjà félicité Matt pour l’une de ses prestations au piano dans son école. Le premier EP, éponyme, sortit le 11 mars 1998 sur un petit label anglais, Dangerous Records. Il y figure Overdue, Cave, Coma et Escape. Le second EP, intitulé « Muscle Museum EP » sort lui presque un an plus tard, le 11 janvier 1999 sur le même label. On y trouve bien sûr « Muscle Museum » et aussi les chansons « Sober », « Uno », « Unintended », et « Instant Messenger », premier titre de « Pinkegobox ». Dans la première version de cette chanson, on pouvait y entendre la phrase « You’ve got a mail » provenant du programme AOL. Cependant, ils furent obligés, à cause de la compagnie, de retirer ce sample. Ils changèrent, par la même occasion, le titre de la chanson qui portait lui aussi à confusion (avec AOL-Instant Messenger).
Dennis Smith, très intéressé par Muse, s’associe avec un ami qui dirige une grande société de production, Safta Jaffrey. Une nouvelle société de production uniquement destinée à Muse voit le jour : Taste Media.
Puis, lors de la Convention de l’Industrie de la Musique à Manchester, le 13 septembre 1998, le groupe est remarqué par deux labels américains : Maverick et Colombia. En décembre, le groupe se produit à Los Angeles au « Santa Monica Pier » où le même homme, qui a repéré « Deftones », leur propose un contrat chez Maverick, contrat qui sera signé la veille de Noël.
Assez rapidement, le groupe décroche des contrats en France chez Naïve, en Allemagne chez Motor, en Angleterre chez Mushroom…
Pour Matt, tous ces changements brutaux furent surprenants et étranges « c’était le fait de passer d’une petite ville à un endroit où tout le monde te dit que tu es un génie ». Il n’arrivait pas à croire que le groupe puisse devenir célèbre. L’album relate tous ces faits, ce parcours étourdissant, «le changement entre jouer dans des pubs dans le Devon, voyager dans différents pays et signer des contrats avec une maison de disque différente dans chaque pays ».